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Novembre 2022

dans ce rapport

Fonctions liées aux transfusions pour le personnel infirmier des FAC

Maj. Amy Godwin, IA
Gestionnaire du Programme de sang
Forces armées canadiennes

Les officières et officiers en soins infirmiers des Forces armées canadiennes (FAC) sont des infirmières et infirmiers autorisés employés dans divers domaines des soins infirmiers, entre autres soins aux patients, formation clinique, gestion de personnel et politique stratégique. Parmi les soins offerts directement aux patients, il y a entre autres les soins médicaux ou chirurgicaux, les soins intensifs, les soins en bloc opératoire et les soins lors d’évacuations sanitaires aériennes. Dans chacune de ces spécialités, le personnel infirmier des FAC pourrait devoir agir comme gestionnaire de produits sanguins et transfusionniste.

Pour se préparer à agir efficacement dans le cadre de missions, les officières et officiers reçoivent une formation en traumatologie qui les prépare à la réanimation de limitation des dégâts (RLD). Cette formation comprend, entre autres sujets, une initiation au sang et aux produits sanguins, aux protocoles en cas d’hémorragie massive et aux principes de la transfusion. En outre, certains officiers ou officières — responsables de la gestion du sang — reçoivent une formation supplémentaire pour être en mesure de diriger les collectes de sang frais total lors de déploiements.

Malgré une analyse et une planification détaillées, il peut arriver dans certaines circonstances que la demande clinique de sang et de produits sanguins dans les installations médicales déployées dépasse les ressources disponibles et les délais de réapprovisionnement. Dans de telles situations extrêmes, le sang total frais collecté sur place auprès de donneurs volontaires présélectionnés augmente les capacités cliniques permettant de sauver des vies. Une fois collecté, le sang frais total reste à température ambiante jusqu’à 24 heures avant d’être réfrigéré et n’est pas séparé en composants.

L’officière ou l’officier en soins infirmiers déployé qui est affecté à la gestion du sang délaisse alors ses fonctions principales pour s’acquitter de ce rôle à la réception d’un ordre de dépistage de sang frais total. L’infirmière ou l’infirmier rassemble son équipe et commence le rappel des donneurs présélectionnés. La Société canadienne du sang soumet les donneurs présélectionnés à des épreuves au Canada avant leur déploiement; ils doivent satisfaire aux mêmes critères d’admissibilité que tout autre donneur canadien. Grâce à cette présélection rigoureuse, le sang frais total collecté pendant un déploiement est aussi sûr que possible et peut être transfusé sans délai.

Quand on demande au donneur de se présenter à l’établissement médical, le personnel infirmier procède à une autre évaluation de dépistage comprenant entre autres une attestation verbale et le prélèvement d’échantillons sanguins qui seront analysés en laboratoire. À la réception des résultats de laboratoire, la direction médicale décide si une unité de sang doit être collectée du donneur. La personne responsable de la gestion du sang voit à la collecte de l’unité et documente toute la procédure. Le laboratoire se charge ensuite d’envoyer l’unité de sang frais total à l’équipe de traumatologie qui la transfuse à une victime.

Le sang frais total est le plus souvent collecté dans des situations impliquant de nombreux blessés, de sorte que l’établissement est submergé et sollicité au-delà de ses capacités. La personne responsable de la gestion du sang doit se fier à la formation exhaustive reçue avant son déploiement pour rester calme et se concentrer en dirigeant son équipe tout au long de la procédure de collecte de sang, probablement sur de multiples donneurs à la fois. Toute erreur faite à l’étape du dépistage et de la collecte pourrait entraîner des réactions transfusionnelles, voire la mort. La formation, la pratique régulière et les approches normalisées permettent de minimiser les risques d’erreur, tout comme le choix d’une officière ou d’un officier en soins infirmiers ayant l’expérience et les compétences requises pour s’acquitter de la tâche essentielle de gestion du sang.

Les soins infirmiers au sein des FAC constituent un emploi passionnant qui offre des possibilités cliniques uniques en leur genre. Les portes du recrutement sont ouvertes. N’hésitez pas à communiquer avec la Maj. Godwin (AMY.GODWIN@forces.gc.ca) pour obtenir plus d’information.

Le sang dans un théâtre d’opérations des Forces armées canadiennes

Adjudant Jeff Scott, BSc, MLT
Programme de sang des Forces armées canadiennes

Les hémorragies massives constituent la première cause de décès possiblement évitable sur le champ de bataille (1). L’Allied Joint Medical Doctrine (2) de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a décrit les délais attendus des soins sanitaires à apporter aux blessés dans le cadre d’opérations en se servant de la norme 10-1-2 :

a. 10 minutes – Le personnel militaire formé en secourisme dans le théâtre d’opérations exécute sans délai les interventions nécessaires à la survie;
b. 1 heure – La réanimation de sauvetage (DCR) initiale vise à restaurer l’hémostase et à prévenir la coagulopathie, l’hypothermie et l’acidose, souvent par réanimation hémostatique énergique; et
c. 2 heures – La chirurgie de sauvetage (DCS) se concentre sur les interventions chirurgicales en cas de blessures qui menacent le pronostic vital (3).

Pour satisfaire à la norme de réanimation de sauvetage en une heure, il faut absolument que des produits sanguins soient à la disposition du personnel médical avant l’arrivée à l’hôpital si jamais l’évacuation médicale du lieu où se trouve un blessé vers une installation médicale est retardée ou impossible. Du point de vue du laboratoire, il y a de nombreux défis et éléments à prendre en compte dans la gestion des produits sanguins en situation de déploiement, notamment la chaîne de froid et les stocks.

La procédure de maintien de la température qui convient aux produits sanguins, peu importe l’endroit, s’appelle la chaîne de froid. Elle repose sur l’emploi d’appareils de contrôle thermique passif (glacières) ou de contrôle thermique actif (réfrigérateurs ou congélateurs portatifs). Une planification préalable est requise pour assurer le maintien de la chaîne de froid dans des contextes incertains ou défavorables. S’il n’y a pas de chaîne de froid prévisible, on pourrait ne pas avoir de produit sanguin dans des circonstances où ce serait le plus utile.

Le maintien de stocks de produits sanguins sur le théâtre d’opérations constitue un autre défi de taille. Les services de santé des Forces armées canadiennes (SSFAC) ont le mandat de veiller à ce que les membres des FAC reçoivent à l’étranger les mêmes soins de santé de grande qualité qu’au Canada (4). L’une des plus grandes différences dans un théâtre d’opérations déployé et un hôpital civil au Canada est la disponibilité de plaquettes. En raison de la courte durée de conservation des plaquettes, il est peu pratique d’en garder en stock en déploiement. Ce facteur limitatif exige de tenir compte de l’étendue des soins qui peuvent être fournis lors de déploiements.

Les SSFAC ont déterminé que le sang total était l’agent hémostatique à privilégier en cas d’hémorragie traumatique. Le sang total n’est jamais fractionné en divers composants; il contient tous les composants nécessaires et constitue l’unique source de plaquettes dans un milieu hostile. Le sang total fournit à la victime du sang dans les mêmes proportions qu’il a été perdu. Avant leur déploiement, les membres des FAC peuvent se porter volontaires et être dépistés par la Société canadienne du sang afin d’être des donneurs éventuels de sang total frais dans un théâtre d’opérations. Le membre subit le même processus de qualification qu’un civil qui donne du sang, mais le don ne se fait pas au moment de la sélection. S’il est un bon candidat, le membre donne du sang lorsque le besoin s’en fait sentir pendant les opérations. Cette pratique de collecte du sang frais total chez des donneurs présélectionnés pour un patient désigné sur le théâtre d’opérations fait appel à un Groupe de donneurs d’urgence (GDU).

La chaîne du froid et la gestion des stocks ne sont que quelques-uns des défis et éléments particuliers liés à la prestation d’un éventail complet de soins de santé dans un théâtre d’opérations. Le GDU est un concept particulier aux forces armées qui joue un rôle extrêmement important dans la fourniture de produits sanguins vitaux.

  1. 1. Eastridge BJ. Death on the battlefield (2001-2011): implications for the future of combat casualty care. J Trauma Acute Care Surg. 2012 Déc;73(6 Suppl 5):S431-7. Doi : 10.1097/TA.0b013e3182755dcc. Erratum in: J Trauma Acute Care Surg. 2013 Fév;74(2):706. Kotwal, Russell S [corrigé : Kotwal, Russ S]. PMID: 23192066.
  2. Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Allied Joint Publication 4.1 O(A) Allied Joint Medical Doctrine. 2011. https://shape.nato.int/resources/site6362/medica-secure/publications/ajp-4.10(a).pdf 2011.
  3. 3. Fisher, Andrew D. “Damage Control Resuscitation (DCR) in Prolonged Field Care (PFC) (CPG ID:73).” Joint Trauma System Clinical Practice Guideline (JTS CPG), 1 oct. 2018.
  4. (The Canadian Forces Health Services (CFHS) Overview)

Mention légale : Republié avec l’autorisation de Hospital News

Le programme Transport de sang sauve des vies et du temps dès la première année

par Joshua McNamara

Il y a un accident d’auto sur une route rurale, à 60 minutes de l’hôpital le plus près. Le centre de contrôle des opérations d’Ornge reçoit de la centrale des communications ambulancières la demande de se rendre sur la scène avec un hélicoptère d’évacuation médicale. Les paramédics locaux tentent de stabiliser l’unique occupant de la voiture tandis que les pompiers essaient de l’extirper de la carcasse endommagée. Le conducteur est coincé dans le véhicule pendant la longue opération de désincarcération, parce qu’il a le bassin coincé sous le tableau de bord. Il saigne beaucoup à cause d’une blessure aux membres inférieurs. Dès qu’ils le peuvent, les paramédics appliquent un garrot pour arrêter l’hémorragie, mais la tension du patient reste très basse.

Ornge atterrit sur le lieu de l’accident alors que le patient est transporté vers l’ambulance terrestre. Les paramédics d’Ornge sortent de l’hélicoptère et prennent le patient en charge; ils remontent avec lui dans l’hélicoptère alors que les pales tournent toujours, prêtes pour un envol rapide. Il n’y a pas une minute à perdre. Ornge transporte le patient vers un grand centre de traumatologie, en fonction des normes de triage des traumatismes sur le terrain. Pendant le vol, les paramédics d’Ornge spécialisés en soins critiques peuvent transfuser du sang au patient, grâce au programme Transport de sang, ce qui améliore la tension artérielle et la circulation du blessé pendant le trajet vers le centre de traitement.

Cette intervention et ce résultat sont les fruits directs du programme Transport de sang, une collaboration entre Ornge et le service de médecine transfusionnelle ainsi que la banque de sang du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, un centre universitaire de santé affilié à l’Université de Toronto et centre de traumatologie de niveau 1. Lancé en août 2021, le programme a fêté sa première année d’existence le 31 août 2022. Au cours des 12 derniers mois, le programme a permis la transfusion de 63 unités de sang à 38 patients, dans le cadre de transport interétablissement et d’appel médical ou de traumatisme survenu sur les lieux d’accident, comme dans l’histoire ci-dessus.

« Pour les patients dont la vie est en danger ou qui souffrent d’une hémorragie grave, une transfusion d’urgence pour remplacer le sang perdu peut tout changer », explique le Dr Bruce Sawadsky, médecin-chef d’Ornge. « Les recherches montrent que plus vite on remplace par transfusion le sang perdu, meilleures sont les chances du patient. Ce nouveau programme permettra d’améliorer et d’accélérer l’accès aux produits sanguins en tant que soins vitaux. »

Grâce à ce programme, le délai d’une première transfusion pour les patients pris en charge sur les lieux d’un accident a diminué de moitié. Ces améliorations ne se produisent pas seulement lors d’appels directs vers les lieux d’accident, puisqu’on a observé des améliorations similaires chez les patients transportés à partir d’hôpitaux régionaux ou communautaires. Ces délais moindres d’administration de la première unité de sang sont importants et résultent directement de la collaboration du programme Transport de sang.

Les paramédics d’Ornge ont bien accueilli cette initiative. « Les équipes paramédicales déclarent avoir un fort sentiment d’accomplissement et estiment qu’elles travaillent pour le patient en ayant la possibilité d’offrir ce traitement sur le terrain », affirme Justin Smith, principal ambulancier paramédical en vol d’Ornge. « Nos paramédics sont ainsi capables d’offrir le bon traitement, au bon patient, au bon moment. »

Au cours de conférences régionales, provinciales ou nationales, Sunnybrook et Ornge ont eu la chance de parler de l’expérience de l’équipe dans l’élaboration d’un programme de transport de sang. L’équipe fait aussi partie d’un groupe nouvellement formé, le CAN-PATT (Canadian Prehospital and Transport Transfusion group), qui rassemble diverses disciplines liées à des programmes de transport et de transfusion du Canada tout entier.

« Le lancement du programme Transport de sang résulte d’un véritable effort collectif de toutes les parties, de nos partenaires à Ornge aux technologistes de notre banque de sang », affirme la Dre Yulia Lin, cheffe du service de médecine transfusionnelle et de la banque de tissus de Sunnybrook. « Nous avons hâte d’aider d’autres hôpitaux de la province à se joindre au programme dans un avenir proche. »

Alors que le programme poursuit son expansion, Ornge se tourne vers d’autres programmes de transfusion dans les régions de l’Ontario pour établir des partenariats visant à étendre à toute la province le programme de transport de sang. L’objectif est de pouvoir apporter du sang aux patients qui en ont besoin dans le cadre de services préhospitaliers et de transport dans tout l’Ontario.

Joshua McNamara travaille aux communications à ORNGE.


Announcement


Tech Asses

The Tech Assessment program, Basic, Advanced and Dispensary Site will be launching in November 2022!


Featured Resources


Bloody Easy 5

Purolator Healthcare Indicators

The Plasma Protein and Related Products (PPRP) redistribution program is adding the use of Purolator Healthcare Indicator labels in order to further identify our shipments as Healthcare/Hospital related and to avoid possible delays in redistribution of PPRP shipments. Notification and implementation for the use of the labels on the J82, E38 and MTS EMT shipping containers was sent on October 24th.

Updates to the following documents in our Redistribution Toolkit have been made to reflect this change:

Changes to the following documents will follow soon:

  • Redistribution Hospital User Guide: Plasma Protein and Related Products Redistribution Hospital User Guide
  • Narrated PowerPoint: Plasma Protein and Related Products (PPRP) Online Reporting Training Video

For questions or concerns please contact one of your ORBCoN or FCRP coordinators.

Dispensary and administration toolkit

ORBCoN has created a set of tools that can help the Dispensary/Administration sites design and implement a transfusion program. These tools include:

If you have any questions about setting up an administration site, please reach out at transfusionontario@gmail.com


Upcoming Events


Transfusion Medicine Boot Camp for Nurses

Join these speakers for this year’s Transfusion Medicine Boot Camp for Nurses, Nov 23rd

Upcoming UofT TM Round

November 24, 2022 @12pm-1pm

MLT Session – Interesting Serology Cases

Onsite and Virtual TGH Medical Education Room 025/026